Parler de la maladie ou du diagnostic en famille : accompagner les enfants dans la proche aidance

Texte originalement publié dans Le jardin du proche aidant – édition automne 2025.
Quand un membre de la famille reçoit un diagnostic, c’est tout l’entourage qui est touché. Les enfants ressentent les changements, les émotions et parfois les inquiétudes. Comment leur parler de ce qui se passe ? Comment les inclure sans les surcharger ? Éviter les non-dits permet de réduire l’anxiété et les fausses interprétations. Les enfants sont souvent très sensibles à ce qu’ils perçoivent, même s’ils ne le verbalisent pas. Voici quelques pistes pour aborder ce sujet avec douceur et clarté, selon l’âge des enfants.
Petits enfants (0 à 5 ans)
Les tout-petits ne comprennent pas la maladie, mais ressentent les changements dans leur environnement. Maintenez les routines autant que possible et utilisez des mots simples : « Maman est malade, elle doit se reposer. » Rassurez-les : ils n’ont rien fait de mal. Le jeu et les câlins sont essentiels pour les apaiser.
Enfants de 6 à 8 ans
À cet âge, les enfants comprennent que la maladie affecte le corps, mais leur pensée reste concrète. Dites par exemple : « Papa a une maladie qui s’appelle le cancer. Il prend des médicaments pour essayer de guérir. » Ils peuvent poser des questions sur les soins ou les absences. Rassurez-les sur ce qui reste stable dans leur quotidien.
Enfants de 9 à 12 ans
Les enfants plus âgés comprennent mieux les causes et les conséquences possibles. Soyez honnête, tout en dosant l’information : « Les traitements ne fonctionnent pas comme on l’espérait, et les médecins sont inquiets. » Encouragez-les à exprimer leurs émotions et à poser leurs questions.
Adolescents (13 ans et plus)
Les ados comprennent les enjeux médicaux et émotionnels. Ils peuvent vouloir en savoir plus ou se replier sur eux-mêmes. Respectez leur rythme et leur besoin d’intimité. Soyez disponible pour discuter, sans forcer la conversation. Offrez-leur des moyens d’expression : journal intime, sport, engagement dans des actions concrètes.
Les inclure dans la vie quotidienne
Même s’ils ne sont pas proches aidants, les enfants peuvent participer à leur manière :
- Aider à préparer une collation
- Lire une histoire ou jouer à un jeu simple avec la personne malade
- Accompagner lors d’une promenade.
Ces moments partagés peuvent renforcer les liens et créer des souvenirs positifs, malgré les défis.
Si la mort est imminente
Lorsque les médecins annoncent que la personne malade est en fin de vie, il est essentiel d’en parler aux enfants. Même si cette étape est difficile, les enfants ont besoin de comprendre ce qui se passe pour se préparer et vivre cette période avec le soutien de leurs proches.
Ressources
Des ressources existent pour accompagner les familles : livres jeunesse, capsules vidéo, outils pédagogiques. Des organismes comme l’Appui pour les proches aidants ou Proche aidance Québec proposent des contenus adaptés aux jeunes. Voici quelques suggestions de livres jeunesse pour aider les enfants à comprendre la maladie, les émotions et les changements dans la famille :
- La mémoire effacée (Brigitte Marleau) – Une histoire douce pour expliquer l’Alzheimer.
- L’Alzheimer racontée aux enfants (Priska Poirier) – Un conte illustré avec des conseils pour les familles.
- Maman a une maladie grave (Hélène Juvigny) – Hugo apprend que sa maman a un cancer. Le livre explore ses émotions et propose des pistes de réflexion pour les enfants et les adultes. Un outil précieux pour accompagner les familles.
Autre ressource pour aller plus loin
L’article « Parler de la maladie aux enfants » de l’Appui pour les proches aidants : www.lappui.org/fr/je-suis-aidant/etre-proche-aidant/faciliter-mon-quotidien/parler-de-la-maladie-aux-enfants/. Avec des mots simples, de l’écoute et de la bienveillance, vous pouvez aider les enfants à traverser la maladie d’un proche avec confiance et résilience.